Résumé :
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Prendre l avion, envoyer un e-mail : la mondialisation s inscrit dans nos gestes les plus quotidiens. Pourtant, nous l envisageons souvent comme une menace qui pèserait sur notre identité, voire notre survie. Dans cet essai incisif, Jean-François Bayart propose une vision radicalement nouvelle de ce phénomène, à rebours des discours néo-libéraux ou altermondialistes : la mondialisation est notre uvre et l Etat-nation en est, en réalité, le produit et non la victime. La globalisation est nôtre car c est par elle que nous façonnons notre éthique et notre corps, que nous soumettons et que nous sommes subordonnés. Loin d être synonyme, en tout temps et en tous lieux, d aliénation culturelle et de délitement social, la mondialisation engendre des solidarités et des réseaux transnationaux qui s articulent aux Etats-nations sans nécessairement les ébranler. Elle voit l émergence de nouveaux sujets moraux, de préoccupations éthiques inédites, de styles de vie neufs. La globalisation est aussi affaire de pouvoir, d accumulation, donc d inégalités et de violences. Contradictoire, elle intègre le marché international des capitaux et des biens, mais cloisonne, par la coercition, celui de la main-d uvre ; elle célèbre la vitesse, exacerbe le sentiment d urgence, mais se caractérise par la contrainte de l attente, le report permanent des solutions et le stockage des populations. Embrassant deux siècles d histoire, comparant les sociétés les plus diverses, analysant des pratiques sociales concrètes, Jean-François Bayart montre que, si la mondialisation est nôtre, son devenir, notre histoire, donc, se décideront sur ces seuils tragiques où s inventent de nouvelles manières de vivre, de consommer et de lutter. Ce faisant, il renouvelle la sociologie politique et la théorie tant du pouvoir que des relations internationales.
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